Richard Tronson est un artiste plasticien. Comme dans ses photographies, ses peintures s’articulent autour de trois éléments clés : le décor, la posture et le vêtement. L’artiste explore à nouveau ces thèmes à travers des portraits et des personnages en pied.
Contrairement à ses images photographiques, souvent composées autour d’un ou plusieurs personnages dans un décor dense, ses peintures mettent en scène une figure unique, exclusivement féminine, dans un intérieur épuré. Pour l’auteur, l’essentiel est de créer une image, une atmosphère. Désormais, le médium de la peinture lui permet d’interroger les deux procédés artistiques, opérant un va-et-vient constant entre eux. Il utilise un rendu réaliste pour exprimer une forme de réel, créant ainsi un art réaliste comme métavers du réel.
L’œuvre de Richard Tronson explore l’identité féminine à travers la posture, les habits, l’environnement et l’atmosphère qui l’entourent.
Ses peintures vont au-delà de l’impact visuel simple du vêtement, créant une subtile interaction entre l’image que l’on perçoit et l’émotion qu’elle suscite chez le spectateur.
Il y a un sentiment d’étrangeté dans ses compositions. Des tenues fétichisées, la boue, des accessoires parfois contraignants coexistent avec des postures et visages empreints de grâce. Des éléments décoratifs comme des fleurs ou des intérieurs bourgeois enrichissent également cette dualité.
L’artiste dépasse les apparences. Sur la toile, les uniformes, les tenues souvent connotées se mêlent parfois à des matières fétiches, alors que le visage du sujet nous échappe. Il semble distant, presque déconnecté : un contraste entre un corps présent et un esprit absent, naviguant dans un ailleurs.
Son style réaliste s’inspire des maîtres de la fin du XIXe siècle, évoquant l’atmosphère des Préraphaélites et d’artistes tels que Khnopff, Henner, Hammershoi et Lévy-Dhurmer.
La série « Portraits » présente des visages contemporains mais leur détachement et leur aspect énigmatique évoquent également le passé et ses souvenirs.
Dans la série « Mathilde », Richard Tronson met l’accent sur la matière et ses multiples facettes, en fusionnant des textures telles que la soie, le cuir ou le vinyle avec de la boue ou de l’argile, matière organique ambivalente, materia prima de la création.




